Ski acrobatique – Championnats du monde. Qui est Jean-Laurent Ratchel-Euverte, originaire des Caraïbes et nouvel entraîneur de l’équipe suisse de ski half-pipe ?

Ski acrobatique - Championnats du monde.  Qui est Jean-Laurent Ratchel-Euverte, originaire des Caraïbes et nouvel entraîneur de l'équipe suisse de ski half-pipe ?

C’est comme un remake de Rasta Rasta, selon ses propres mots. Un film qui retrace l’épopée d’une équipe jamaïcaine de bobsleigh jusqu’aux Jeux olympiques de Calgary en 1988. Mais sur des skis. « Et à l’envers. Cette semaine, une équipe nationale de ski half-pipe est amenée aux Mondiaux de Bakuriani par un entraîneur antillais, Jean-Laurent Ratchel-Euverte. « Et pas n’importe quelle équipe : la Suisse. Cette grande nation des sports d’hiver l’a convaincu l’automne dernier de ranger son pull rouge de moniteur ESF, à La Clusaz, pour préparer la Coupe du monde 2025 en Suisse et les Jeux d’hiver 2026 en Italie. Deux rendez-vous forcément importants pour le ski suisse.

Cette nomination constitue une nouvelle étape importante dans la trajectoire singulière de « JL », qui a grandi sur l’île de Saint-Martin dans les Caraïbes. Loin, très loin des remontées mécaniques. « J’avais 12 ans quand nous avons déménagé à La Clusaz, avec mes parents et mon frère, se souvient l’entraîneur. Je n’avais jamais porté de ski auparavant. Juste un snowboard l’hiver précédent, lors de vacances aux Gets. »

Mais le garçon est arrivé dans les Aravis avec un solide bagage technique, forgé lors de ses longues sessions de surf et de bodyboard dans la mer des Caraïbes. Il ne tardera pas à combler l’écart avec les enfants locaux nés sur des skis. Mieux encore : le haut-savoyard d’adoption se fera un nom dans le monde du big air et du halfpipe, deux disciplines dont il sera l’un des pionniers en France.

Il faut dire que Jean-Laurent Ratchel-Euverte était à l’école. « J’ai intégré très rapidement la section freestyle du club de sport de la station. Une fabrique de champions qui a vu naître Candide Thovex, Edgar Grospiron, Raphaëlle Monod et Sébastien Michaud. N’agir qu’eux. « J’y ai été coaché ​​par Fabien Cattanéo puis par Antoine Rachel, deux grands coachs dont j’essaie de m’inspirer aujourd’hui. »

Le tout jeune sélectionneur national peut aussi compter sur son expérience sur le circuit pro américain et en Coupe du monde, où il s’est bâti un petit palmarès (dont une neuvième place à l’US Open du Colorado et une quatrième place à la Coupe du monde), avant une fracture de deux vertèbres mit fin à cette carrière. « J’aurais pu reprendre. J’y ai beaucoup réfléchi. Mais j’ai pris la décision de mettre fin à mes rêves des Jeux de Sotchi en 2014. » L’année où le ski half-pipe est entré au programme olympique.

« Un petit Noir de Saint-Martin au départ du halfpipe aux JO, ça aurait été super ! » Peut-être. Mais son parcours, retracé en 2016 dans un film documentaire intitulé Noir et blanc, restera cependant « un exemple pour beaucoup de garçons », selon le père, aujourd’hui décédé. Comme l’étaient les quatre amis de Jean-Laurent Ratchel-Euverte Rasta Rasta. Son film « préféré », qu’il a regardé jusqu’à ce que la bande s’épuise. Et puis, il pourrait enfin être en haut du « pipe » des Jeux, dans trois ans en Italie. En costume de coach. Pas mal.


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