Le développement de l’énergie hydroélectrique en Savoie fait partie d’un projet appelé « Delta des Eaux » entre le Rhône et la Saône dont le résultat sera de transformer les rivières en de nombreux réservoirs. L’objectif global de ce plan est de produire de l’électricité pour les ménages – un nouveau réservoir tous les 6-7 km le long du fleuve. Depuis 2000, plusieurs barrages ont été construits sur les deux rivières ; il s’agit d’Aiton, Izoard, Vareilles, Vassieux, Bonnette, Miribel Jonage, Tignes ou Taninges sur la frontière Drôme/Isère qui alimente Orpierre sur l’Isère en amont de Grenoble. On peut également mentionne le barrage de Tignes sur l’Isère, qui alimente plusieurs zones encore plus en amont (Val d’Isère et environs).
Le Rhône compte actuellement 26 barrages ; il a été annoncé récemment qu’un autre sera construit à Sault-Brénaz en mars 2015. Avec ce projet, de nombreux autres réservoirs ont vu le jour en Savoie d’ici à 2020 – dont le réservoir de la Bresse Saint-Jean, également appelé « Grand Lac », en plus d’un réservoir naturel déjà nommé « Petit lac » … Ce dernier est censé alimenter la ville d’Annemasse en énergie propre aux heures de pointe, tout en se vidant à d’autres moments pour que ses habitants puissent continuer leurs activités nautiques.
Le département de la drôme est le plus touché par le projet Delta des Eaux, avec un total de 18 nouveaux réservoirs prévus – contre 2 en Isère, où d’importants réseaux existent déjà. La petite commune de Montauban-de-Bretagne sera entièrement inondée à une profondeur de 33m pour créer un réservoir de 75 hectares et de 4 km de long. Sa population initiale de 2000 habitants sera relogée ailleurs.
En janvier 2015, un barrage de 60m de haut a été construit sur la rivière Isère en amont de Grenoble près de Saint-Nizier-du-Moucherotte pour le projet Saut du Doubs (le plus grand sur cette rivière). Cette construction massive a nécessité le relogement de plusieurs centaines de personnes et a eu d’importants les impacts environnementaux sur les habitats et la biodiversité.
Ce barrage est censé fournir de l’énergie propre à Grenoble pendant les périodes de pointe, mais il sera vide pendant une grande partie de l’année afin que les gens puissent continuer leurs activités de plein air dans la région .
Il existe au total 14 barrages en Isère, dont un réseau important sur lequel un nouveau réservoir est en cours de construction au Saut du Doubs. D’autres retenues existent ou sont en projet sur le Drac, comme celles de Vassieux, Miribel Jonage. Saint-Gervais-d’Auvergne a déjà été submergée par les eaux du lac de Serre-Ponçon dans lequel se jettent de nombreuses rivières – dont le Verdon via les cascades de Tardes. En 2014, un barrage a été construit à Pierrelatte sur la Drôme en amont de Valence. La même année, un autre était en cours de construction à Sault-Brénaz en aval d’Annecy et bien au-delà du delta du Rhône – où un grand nombre de réservoirs existent déjà.
Le réservoir de Vassieux retient 2 milliards de mètres cubes d’eau pour une centrale électrique de 205 MW. Il fournit aujourd’hui 40% des besoins en électricité de Lyon, ainsi que ceux de plus petites installations hydroélectriques en aval, entre Tain-l’Hermitage et Montélimar. Cette petite rivière a été transformée en une série d’étangs artificiels qui ne ressemblent en rien aux rivières naturelles. Leur seul but est de produire de l’électricité.