« Cordon n’est pas sur une artère, on ne peut pas venir ici par hasard ! », explique Christophe Dupuis, directeur de l’office de tourisme et chef de projet de la ville. En dépit!
Cette petite commune (990 habitants) qui figure depuis longtemps sur la couverture du calendrier postal dispose de suffisamment de ressources pour attirer de nombreux badauds.
Balcon du Mont Blanc (marque déposée en 1988), Cordon offre une vue particulièrement « ouverte » sur le paysage montagneux de Haute-Savoie. Entouré de trois massifs célèbres – la chaîne des Fiz, celle du Mont Blanc et des Aravis -, le village offre un angle de vue particulier : en chacun de ses points ou presque, vous pourrez admirer le célèbre toit de l’Europe. Village étendu sur 2 235 ha, son cœur se situe à 850 m tandis que son altitude la plus élevée « monte » à 2 520 m.
Dans cet environnement naturel unique, les randonneurs pourront également découvrir des bornes datant de l’époque romaine et inscrites à l’inventaire des Monuments Historiques !
D’une tout autre époque (1781), l’église Notre-Dame-de-l’Assomption, également classée, est considérée comme un édifice « de grande valeur patrimoniale pour sa qualité d’authenticité, pour son architecture et pour sa dimension esthétique et décorative ». « . Rare et bel « exemple » de l’architecture baroque savoyarde, il a été plusieurs fois restauré. Des opérations qui ont parfois mis au jour les décorations originales ci-dessous.
Un « village de villégiature » apprécié hiver comme été
Village de montagne, Cordon possède un patrimoine rural traditionnel qui ne se laisse pas oublier. De nombreuses fermes parsèment ce territoire. Tout en illustrant l’étalement du village, ces édifices présentent des éléments uniques dont le « boschè ».
Ces pièces de bois visibles sur les façades sont gravées de textes et/ou de dessins qui retranscrivent l’histoire de la ferme ou de ses occupants (signes religieux mais aussi nom du propriétaire, date de construction, signature des charpentiers, etc.). 154 fermes avec ces « ensembles » atypiques sont ainsi recensées sur la commune.
Fier de son histoire, Cordon n’en est pas moins un village vivant. Destination touristique depuis la construction de la route en 1954, la « station village » est appréciée en hiver mais aussi en été, avec des activités variées (99 700 nuitées en 2020, dont 39 000 en saison estivale). « A Cordon, on découvre tout ce que la montagne a à offrir », explique Christophe Dupuis.
La vie quotidienne au village – où a été tournée la scène finale du délicieux film d’Étienne Chatiliez, « Tatie Danielle » – est tout aussi dynamique, ne serait-ce que par la présence d’une vingtaine d’entreprises laitières (fromage de vache et de chèvre), fromages (tomme , raclette IGP, fromage bleu) et de la viande.
Quant aux Cordonnants, pour peu qu’ils décèlent chez les nouveaux venus le même esprit de partage et d’initiative qui les anime, ils ne manquent pas de confectionner de savoureux tours et « r’zules », boules aux pommes, poires, prunes selon la saison !
L’art baroque : un héritage vivant
Bâtiments, peintures et ornements, cheminements, médiations ludiques, activités, animations… L’art baroque est très présent à Cordon. « Nous voulons le partager avec tous les curieux, pas seulement les spécialistes », lance Christophe Dupuis.
Alors qu’il a récemment rejoint le réseau Les escapades baroques dans les Alpes (offres de circuits, séjours itinérants, journées, spectacles, visites sensorielles et autres balades musicales entre Turin, Nice et la vallée du Mont Blanc, le tout co-orchestré par la Facim), le village de Cordon est le berceau du Festival baroque du pays du Mont-Blanc.
Consacrée à l’œuvre « intemporelle et universelle » de Jean-Sébastien Bach, sa 24e édition se tiendra cette année du 3 au 22 juillet dans une dizaine de communes voisines.