Il y a dix jours, mardi 9 novembre, un cas de brucellose était confirmé dans une laiterie de Haute-Savoie après une suspicion. C’est ce qu’a annoncé la préfecture du département le 28 octobre. L’infection devrait conduire à l’éradication du cheptel bovin atteint et des lots de reblochon ont été rappelés afin de ne pas risquer de contamination humaine. Bien que les résultats de l’analyse soient toujours attendus pour savoir s’il existe bien un lien avec le massif du Bargy, comme déjà en 2012, la filière reblochon demande à l’État de prendre des mesures efficaces pour « éradiquer » la bactérie. Revenons à ce qu’est la brucellose, son histoire et les procédures à suivre pour contenir la maladie.
- Qu’est-ce que c’est ?
Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (Anses), la brucellose est une maladie d’importance mondiale causée par des bactéries du genre Brucella. Elle peut toucher l’homme, provoquant fièvre, douleurs, maux de tête et/ou faiblesse. Et des animaux, principalement des ruminants. Pour l’animal, les risques sont une fausse couche, une fertilité réduite et une perte de lait. Il s’agit donc d’un aspect économique pour ses opérateurs. Au regard de la législation européenne, la France est définie comme « indemne » de brucellose bovine depuis 2005 car aucune contamination n’a été détectée entre 2003 et 2012. Mais en 2012, deux foyers de brucellose ont alors été identifiés. La transmission de l’animal à l’homme peut se faire par l’alimentation, notamment par les produits laitiers, et par contact direct avec eux.
La brucellose est aussi appelée fièvre onduleuse ou fièvre de Malte car la découverte de cette maladie est due aux travaux du médecin militaire britannique David Bruce qui travaille sur l’île de Malte. Il a d’abord isolé les animaux et les humains après la mort de soldats britanniques en 1887.
- Quels sont les derniers antécédents en France ?
2005 : En 2005, un total de 40 cas humains ont été déclarés en France. Un rapport indique que les patients étaient âgés de 5 à 79 ans (médiane 51,5 ans et moyenne 48,6 ans) et résidaient dans 21 services. La plupart des patients (55 %) résidaient en Ile-de-France.
2012 : Deux cas de brucellose humaine ont été identifiés dans la région du Grand-Bornand. Ces deux personnes avaient consommé du lait cru provenant d’un élevage contaminé. La population de bouquetins du massif du Bargy a également été touchée par la maladie. Les analyses ont conclu que ces animaux sauvages « pouvaient » avoir été des relais de contamination. La même année, le préfet de Haute-Savoie autorise alors l’abattage du bouquetin, une espèce protégée depuis 1972. Suite à cette décision, 106 bouquetins ont été arbitrairement abattus en 2013. En août 2020, le tribunal administratif de Grenoble a suspendu l’abattage sans vérification préalable.. Maintenant, les bêtes ciblées doivent être capturées et testées. 12 mai 2021 : 50 bouquetins ont été capturés et seuls les positifs ont été euthanasiés.
2021 : un troupeau d’une laiterie de Haute-Savoie contaminé. Information confirmée le 10 novembre. L’entreprise souhaite sauver une partie du troupeau, un troupeau de 219 bovins. Le lien avec le massif du Bargy n’est pas encore confirmé. La filière reblochon, qui a dû détruire son dernier lot de fromages, réclame des mesures pour que cela ne se reproduise plus.
- Quelles sont les procédures ?
Les mesures d’hygiène, le dépistage régulier, le suivi des avortements dans les élevages et la formation des travailleurs devraient contribuer à prévenir la contamination.
En cas de suspicion, le troupeau est placé sous surveillance, la vente d’animaux isolés et de produits laitiers frais et crus issus de ces élevages est interdite.
S’il y a confirmation de brucellose, un abattage total du troupeau est requis. La maladie étant contagieuse est une « maladie à éradiquer », comme stipulé Réglementation européenne Et l’arrêté ministériel du 22 avril 2008.
Pourtant, il existe des vaccins animaux, qui sont interdits en France « car cela fausse le dépistage par le biais du sérodiagnostic. Le traitement est interdit car il pourrait conférer une résistance aux animaux sans éliminer l’excrétion des bactéries », on peut lire sur le site du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Pour les humains, le la dernière publication de la Commission européenne a été mise à jour en 2008 et parle d’un nouveau vaccin qui pourrait avoir moins de défauts que Rev 1 : un vaccin brut basé sur un gène muté qui a des marqueurs qui permettent la détection par…. PCR (réaction en chaîne par polymérase).
Pour compenser le coût des dommages résultant de ces mesures sanitaires, une indemnisation est prévue. Voici l’arrêté du 27 août 2002 qui fixe les mesures financières relatives à la lutte contre la brucellose chez les porcs domestiques et sauvages à la ferme.
Les Plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (ASE) mettre à jour une carte interactive maladies animales en France et en Europe.