Jamais les propriétés d’Aix-les-Bains n’avaient attiré autant d’acquéreurs, Aixois mais aussi Lyonnais et Parisiens qui dynamisent les négociations. « Ici, ils s’offrent une résidence principale quand ils peuvent télétravailler ou un joli pied-à-terre pour profiter du cadre de vie », note Franklin Vallat, gérant des agences Vallat Immobilier en Pays de Savoie. En effet, la Riviera delle Alpi offre une qualité de vie qui met l’eau à la bouche des citadins en manque d’espace et de nature.
A taille humaine, avec ses 30 000 habitants, la cité thermale possède de nombreux atouts. « La nature, les lacs, les montagnes… Cet environnement a toujours fait l’attractivité du territoire. Mais c’est encore plus vrai à partir de l’année 2020 et des confinements », observe Sandra Vidoni, responsable de l’agence Entrimmo à Entrelacs.
Je recherche des maisons à vendre
« Le problème, c’est qu’il est devenu très difficile de trouver des maisons à vendre », se plaint Franklin Vallat. « Depuis la fin du premier confinement, on assiste à une ruée vers les maisons aussi bien à Aix-les-Bains qu’à Grésy-sur-Aix, Drumettaz ou Tresserve », renchérit Sophie Ardibus, vendeuse de l’agence. Vallat d’Aix-les-Bains.
Certaines maisons se vendent en une journée, sans même publier d’annonce, « quand leur prix est juste et correspond aux attentes de nos clients en liste d’attente », note Sandra Vidoni. Les délais de vente sont très courts, car les acheteurs sont à l’affût.
« Les quelques maisons à vendre sont assiégées par les Parisiens et les Lyonnais qui les trouvent bon marché », confirme Franklin Vallat, par rapport aux prix pratiqués dans leur métropole. De nombreux propriétaires aixois demandent des devis mais ne réalisent pas leur plan de vente « parce qu’ils ne trouvent rien derrière. Le marché s’est sensiblement appauvri », explique-t-il.
Un prix de marché difficile à fixer
Une maison de 120 m² avec 1 100 m² de terrain dans le quartier du Pont Rouge, à proximité du lac, a été estimée par l’agence Vallat Immobilier à 700 000 euros. Une rénovation majeure était à prévoir.
Plus haut, à l’est du village à proximité du domaine de Chantemerle, une autre maison de 100m2 sur 800m2 de terrain a été vendue 620.000 €. Mais, avec seulement une centaine de ventes de logements conclues à Aix en 2021, il est difficile d’établir un vrai prix de marché.
« Il faut penser à l’échelle d’un micro-marché, d’un quartier ou même d’une rue, pour se baser sur le niveau des prix. Le marché connaît depuis des mois un effet de surenchère qui déstabilise aussi bien les acheteurs que les vendeurs », déplore Franklin Vallat.
Selon la Chambre des notaires des Pays de Savoie, un budget moyen de 343 000 € est nécessaire pour une maison de trois chambres, 360 000 € pour cinq pièces et 533 000 € pour une maison d’au moins six pièces.
Forte demande pour l’hypercentre
Quant aux appartements, les volumes de vente sont bien supérieurs à ceux des maisons. Bien que cela ne se reflète pas dans les propriétés à vendre pour le moment. « Ce n’est pas comme s’il n’y avait rien à vendre, bien au contraire. Mais ces derniers mois, le délai de vente des appartements s’est considérablement rétréci », constate Sébastien Cartier, président de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) Savoie Mont Blanc.
Au moins 500 appartements étaient encore vendus en 2021. « C’est une année très positive pour Aix-les-Bains », ajoute Bérengère Servat, présidente du réseau savoyard des agences CIS Immobilier.
Tous types d’appartements combinés ont un prix moyen de 3 650 € le m² (+ 11 % sur un an). Du jamais vu : la construction d’appartements neufs s’est effondrée de près de 20 % sur le bassin aixois entre 2019 et 2021. « L’ancien connaît un regain d’intérêt aux yeux des acquéreurs. La demande s’est concentrée sur l’ancien, ce qui a fait exploser les prix », ajoute Bérengère Servat.
« Contrairement au marché immobilier, la plupart des acquéreurs d’appartements sont déjà aixois et recherchent une résidence principale avec un budget compris entre 300 000 € et 400 000 € », précise Franklin Vallat. Il y a une prédominance de jeunes primo-accédants et de familles, principalement à la recherche de T3. En revanche, il y a peu de T4 et T5 à vendre. «
Quelques opportunités dans l’ancien
Le centre-ville et les collines concentrent l’essentiel des ventes. Même là où les prix sont déjà les plus élevés (3 720 € et 3 770 € le m²). « Les acheteurs qui veulent faire leurs courses dans l’hypercentre veulent pouvoir tout faire à pied. Leurs exigences portent sur des résidences sécurisées pour les moins de 10 ans, avec un garage et un bel extérieur », prévient Sophie Ardibus.
Mais les rares T3 répondant à ces critères sont difficilement négociables en dessous de 360 000 €, selon l’agent immobilier. Dans les immeubles récents, les derniers étages avec vue sont plus qu’appréciés : « J’ai des listes d’attente de 5 à 10 clients pour ce type de bien, surtout quand il a vue sur le lac ! « , fait remarquer.
En faisant l’impasse sur un parking ou un joli balcon, un appartement 2 chambres dans un immeuble des années 30, également en centre-ville, tourne autour de 270 000 €. Sinon il faut viser des logements dans des résidences des années 70. « Ce sont des copropriétés de 150 lots, généralement proches de la gare. Peu attractives sur le papier, elles proposent des T2 et T3 à moins de 300.000 €. «
Pour les budgets plus élevés, « il y a de belles opportunités dans les bâtiments plus anciens, des hôtels de la fin du XIXe siècle convertis à l’origine en logements, avec de beaux volumes », explique Franklin Vallat. Le Grand Hôtel, le Lutétia, le Colisée, l’Astoria… ces splendides immeubles, entièrement rénovés au cours de la dernière décennie, offrent aujourd’hui au marché immobilier de beaux appartements à revendre. Parmi les propriétés, en janvier, un appartement de deux pièces de 64 mètres carrés avec vue sur le lac a été vendu 323 000 euros.
2022, la bonne année pour acheter
En ce premier trimestre 2022, les taux d’emprunt commencent à remonter. Hors assurance, ils atteignent 1,10 % en 10 ans, 1,20 % en 20 ans et 1,30 % en 25 ans selon Bruno Revenu, directeur des agences de courtage Meilleurtaux à Chambéry et Aix-les-Bains. Taux moyens globaux inférieurs de 0,3 point il y a six mois.
« C’est un vrai changement. La tendance à la baisse des taux amorcée en 2016 semble bien s’inverser cette fois-ci, analyse-t-il. Les taux devraient remonter en avril et je ne serais pas surpris qu’ils dépassent 2 % d’ici la fin de l’année. «
Pourtant, face à l’inflation qui se profile, investir dans la pierre en 2022 reste plus que pertinent, selon lui : « Certes, les prix de l’immobilier, notamment à Aix-les-Bains, ont considérablement augmenté. Mais la pierre est un excellent rempart contre l’inflation. Ceux qui ont de l’argent ont tout intérêt à investir sans tarder. «