Le massacre de Chevaline, survenu le 5 septembre 2012 au bout du lac d’Annecy, est l’une des plus importantes affaires pénales françaises non résolues à ce jour. Le quadruple meurtre de la famille Al-Hilli et du cycliste savoyard Sylvain Mollier, perpétré sur un parking forestier de la Combe d’Ire, semblerait, à certains égards, une affaire qui pourrait être dévolue au pôle judiciaire spécialisé dans les affaires froides .
Près de 10 ans après le meurtre, le mystère reste entier. Aucun accusé, un crime complexe, de multiples pistes et une dimension internationale entre l’Angleterre, l’Irak et la France, autant de critères qui pourraient jouer en faveur d’une reprise de l’affaire par un procureur national spécialisé à l’avenir.
Travail effectué sur les scellés pour se concentrer sur la conservation des preuves
« Pour nous ce n’est pas une affaire froide », a insisté le procureur d’Annecy Line Bonnet-Mathis en septembre 2021, évoquant « le travail effectué sur les scellés pour se concentrer sur la préservation des preuves matérielles ». La garde à vue du motard témoin a finalement été libérée, cependant, aucun nouvel élément n’est apparu dans le dossier ces derniers temps.
Cependant, le parquet d’Annecy proposera-t-il le dossier au pôle judiciaire comme le prévoit la procédure ? Rien n’est moins sûr, la réticence des procureurs locaux à « lâcher » leurs dossiers les plus emblématiques est réelle. D’autant que, sur ce dossier, l’affaire est toujours active. Si le massacre de Chevaline revenait à Paris au pôle national, la section de recherche de la gendarmerie de Chambéry resterait le service d’enquête en charge.