Dans le ciel de Marignier au printemps 2015, un jeune soldat vole, coiffé d’un casque Adrian. Placé au bout d’un treuil, bercé par le mouvement de la grue, il fait la sieste…
Ce jour-là, le village de Haute-Savoie retrouve ses cheveux délicatement déposés sur le monument aux morts. De retour chez ses habitants, le soldat de pierre dut partir pour se rétablir. Une convalescence passée dans l’atelier de Roger Dunoyer, entre les mains du sculpteur, docteur en statues de guerre.
« Les poilus, j’en ai fait dans tout le pays »
103 ans se sont écoulés depuis la fermeture du dernier des ders. Pendant des décennies, à chaque commémoration, les survivants, les poilus, les bouches brisées témoignaient. Mais avec la mort de Lazare Ponticelli en 2008, dernier soldat 14-18, il a fallu abdiquer : il n’y aurait jamais eu de plus poilu pour raconter la guerre dans les tranchées.
A défaut, un homme, Roger Dunoyer, s’est attelé tout au long de sa carrière de tailleur de pierre et autres marbriers, pour…