La demi-finale : Annecy veut croire en une nouvelle aventure
En mauvaise passe en championnat depuis l’exploit réalisé au Vélodrome (2-2, 7 gréements à 6) au tour précédent, les Annecyens veulent retrouver la flamme ce jeudi (20h45) dans une autre compétition. « C’est une belle parenthèse, même si je ne sais pas si elle sera enchanteresse, face à un adversaire de qualité dans un stade plein » savoure Laurent Guyot, entraîneur de l’Alto Savoiardo. « En demi-finale, l’effet de surprise est moindre. La tâche sera très difficile face à un adversaire d’une autre catégorie si l’on regarde les salaires moyens ou le budget (40 millions d’euros contre 8). Cependant, nous relèverons ce défi avec beaucoup d’envie, de détermination et de plaisir. C’est le mot clé. »
Une motivation retrouvée dans la bouche du milieu annécien Madyen El Jaouhari. « Nous sommes ravis. Quand tu es footballeur, tu vis pour avoir ce genre de moments. Nous ne partons pas favoris, mais tout peut arriver en Coupe de France. On ne s’attendait pas à si loin dans cette compétition mais on va la jouer sérieusement, avec nos armes. On a 100% confiance en soi, on ne rêve pas de jouer une demi-finale mais de la gagner. »
Le fort engouement autour de la Coupe de France
Après cinq déplacements successifs en Coupe de France, le FC Annecy retrouve enfin ses supporters dans un Parc des Sports au compteur bloqué à 13500. « Ce sera notre quatrième match à guichets fermés en sept mois », s’enthousiasme le président Sébastien Faraglia. «Ce sont des signaux suffisamment forts pour montrer que quelque chose se passe. Si nous avions 40 000 places, nous aurions rempli le stade sans problème. »
Une vraie source de motivation puisée dans tout le groupe à l’écoute de l’environnement Madyen El Jaouhari. « Le public, on dit souvent que c’est le 13e homme mais jeudi comptera chaque voix, chaque banderole, chaque couleur. Nous serons 13 500 supporters plus nous. Et le bonheur ! »
Une passion que Laurent Guyot aimerait retrouver quatre jours plus tard en championnat face à Valenciennes (lundi 10 avril, 20h45) pour un match déjà qualifié par l’entraîneur d’Annecy comme « le plus important depuis le début de la saison. »
Le Stade de France, un moment très rare dans la vie
En cas de succès ce jeudi face à Toulouse (L1), le FC Annecy catapultera une nouvelle fois la Haute-Savoie vers le Stade de France, dix ans après l’ETG. « C’est le rêve de tout le monde », insiste Laurent Guyot, finaliste de la Coupe de France en tant que joueur avec Nantes il y a 30 ans. « J’avais 24 ans et après avoir pris une raclée contre le PSG (0-3), on se dit que ce n’est pas grave, on en jouera une autre, et enfin… Il faut donc en profiter pour jouer une finale dans un stade mythique. »
Le président Sébastien Faraglia ramène le point. « Notre parcours a apporté beaucoup de visibilité pour mettre en lumière le projet du club et l’installer durablement sur la scène professionnelle. Maintenant, on va tout faire pour la Coupe de France, il n’y a pas de discussion. Si on reste (en L2) , la saison aura du succès. Si on continue avec une finale au Stade de France, ce sera magique. Et si on continue avec une victoire au Stade de France, ce sera extraordinaire ! »
L’adversaire : Toulouse n’est pas non plus le meilleur
Le TFC en panne, comme un mimétisme avec le FCA. Depuis près de deux mois, les Toulousains n’ont pas avancé en Ligue 1 où ils n’ont battu la lanterne rouge Angers (2-0, 12 mars) que pour cinq défaites face à l’OM (2-3, 19 février), Reims (0-3 , 26 février), Clermont (0-1, 5 mars), Lille (0-2, 18 mars) et Brest ce dimanche (1-3). L’équipe promue a chuté à la 13e place du classement et compte plus de neuf points d’avance sur Auxerre, premier relégué.
A Annecy, les Violets seront dépossédés du défenseur central Anthony Rouault, expulsé à Brest, même si le club toulousain pourrait porter plainte pour tenter de faire retirer son deuxième carton jaune par la commission de discipline de la LFP qui se réunit mercredi.
Un match dans lequel le milieu de terrain belge Brecht Dejaegere, que Laurent Guyot a déjà connu lorsqu’il entraînait le Cercle Bruges, sera apte après avoir été touché à la tête la semaine dernière à l’entraînement. Il évoluera au sein d’une équipe où les menaces restent nombreuses : l’attaquant néerlandais Thijs Dallinga (15 buts toutes compétitions confondues), le milieu de terrain Zakaria Aboukhlal, demi-finaliste de la Coupe du monde avec le Maroc, la révélation Fares Chaïbi (4 buts, 5 passes décisives en L1) ou encore le Néerlandais le milieu de terrain Branco Van den Boomen (7 passes décisives en L1).
« C’est une équipe qui développe un jeu collectif très bien huilé avec un entraîneur (Philippe Montanier) que je connais bien, qui a beaucoup d’expérience et qui est très compétitif. Ce jeu collectif leur permet de développer un jeu spectaculaire et de marquer de nombreux buts. A nous de montrer beaucoup de présence et surtout d’être beaucoup plus défensifs pour pouvoir espérer quelque chose » a prévenu l’entraîneur annécien Laurent Guyot. « Toulouse, grâce à sa politique de recrutement très data-driven, a construit une équipe cosmopolite avec de nombreux joueurs à fort potentiel. Plus on passe de tours en Coupe de France, plus ça se complique. Je sais déjà, par des intermédiaires, que Philippe (Montanier) a prévenu tout le monde car il sait très bien de quoi nous sommes capables. »
Retour : Rouault et Spierings ont été éliminés au Parc des Sports en 2021 par le GFA Rumilly-Vallières
Deux ans plus tard, le TFC revient au Parc des Sports. Une enceinte qui n’a pas laissé de bons souvenirs à Toulouse venu mordre la poussière face aux supporters de Rumilly Vallières (National 2) en quart de finale de la Coupe de France 2021. Une défaite 2-0 à huis clos dans un stade vide pour une équipe classée à l’époque à la deuxième place de la Ligue 2 mais décimée par le Covid-19 lors du port de crampons en Haute-Savoie.
Un match dans lequel le défenseur central Anthony Rouault, qui avait marqué contre son équipe (84e) après le premier but de Guillaud (19e), et le milieu de terrain néerlandais Stijn Spierings, qui quittera son poste à l’heure du jeu, sont les derniers survivants au sein de l’effectif du TFC.
L’infirmerie : Pajot va bien
Vincent Pajot va mieux, contraint de sortir ses coéquipiers à la 29e minute samedi à Nîmes (0-4) après avoir pris un énorme tampon. « Tout le monde va bien sauf ceux en béquilles et sortis de l’hôpital » révèle Laurent Guyot qui devra encore se passer du disqualifié Lajugie, ou des joueurs blessés de longue durée comme Mendy (genou), Spano (genou) ou Billemaz (genou). « Dans un événement comme celui-ci je choisirai à 100% les joueurs » prévient Guyot.